Les jeudis de Lure à Césure

Un rendez-vous typographique pour les passionné·e·s de graphisme, d’alphabets et d’unicode. Une ou plusieurs conférence, des coups à boire et des bâtons rompus dont les simples curieux·ses sortiront rassasié·e·s d’images et de rencontres de caractère. L’association des Rencontres de Lure vous propose de vivre à Césure l’expérience suprême de la célébration de la lettre et des amitiés érudites, en toute simplicité, à votre porte, certains jeudi.

JEUDI 28 MARS 2024 #26 :
Un peu plus proche du sol. Design, typographie et territoire

où : 13 rue Santeuil, Paris 5e
quand : Jeudi 18 Mars, 18h30
Voir le site de Césure

Les Conférences seront suivi d’un apéritif dinatoire si souhaité à la cantine de Césure

Pour cette première à Césure nous ouvrirons notre cycle de conférence avec Eddy Terki qui présentera ses travaux (typo)graphiques menés conjointement avec les habitant·e·s de Saint-Ouen, Saint-Dizier ou encore Saint Denis. Dans une deuxième conférence, Robin de Mourat, Clémence Seurat et Sarah Garcin présenteront le livre « Le champ des possibles. Une enquête collective à Sevran »  (369 éditions, 2023)

Eddy Terki est designer graphique et d’espace, Franco-Algrien, né et habitant à Saint-Denis et basé à Saint-Ouen. Diplômé de l’EnsAD Paris en 2016 avec les félicitations du jury pour son travail questionnant le rapport entre l’écriture et l’espace public, son travail s’articule autour de questions liées à l’identité d’un territoire, aux habitant.e.s, aux langues et à la pédagogie. Ses projets graphiques se dessinent entre mouvements, geste d’écriture et espace. Il a développé une démarche l’amenant explorer différents formats entre résidences et commandes graphiques décrivant un travail contextualisé et lié au territoire marquant l’envie de pérenniser la parole des habitant.e.s.
https://www.instagram.com/atelier.eddy.terki/

© Eddy Terki

« Le champ des possibles. Une enquête collective à Sevran » de Robin de Mourat, Clémence Seurat et Thomas Tari, 369 éditions, 2023. Ce livre enquête aux confins du Grand Paris. Il propose une ethnographie d’un territoire de 32 hectares : la plaine Montceleux à Sevran en Seine-Saint-Denis. Étudié depuis des disciplines et des pratiques multiples, ce lieu apparemment sans qualités se présente tour à tour comme un vide urbain, une terre de projets, une zone à planifier, un champ de banlieue, une friche dans la métropole, un commun à habiter. Telle une anti-étude d’impacts, l’ouvrage cherche, par la transformation du regard, à élargir le champ des possibles d’un terrain ordinaire pris dans la marche forcée de la métropolisation.
L’ouvrage a été réalisé selon un processus éditorial spécifique. Les contenus ont été gérés de manière collaborative par les auteur·ices et la graphiste Sarah Garcin grâce à la mise en place d’un CMS (Kirby). La mise en page a été conçue entièrement en web2print (HTML, CSS et Javascript) avec Paged.js.
https://www.369editions.com/le-champ-des-possibles-une-enquete-collective-a-sevran/

© Le champ des possibles


mardi 16 MAI 2023 #25 :
Lure et compagnie avec des représentant•e•s des principaux événements consacrés à la typographie de France

où : ensaama — 63 rue Olivier de Serres, 75015 Paris
quand : mardi 16 mai 2023, 18h30
Voir le site de l’ensaama - Olivier de Serres

Attention événement ! Une soirée spéciale pour entrer dans le thème des 71es Rencontres de Lure : Lure et compagnie, avec des représentant•e•s des principaux événements consacrés à la typographie de France
Programme
• Présentation du programme et des intervenants des prochaines Rencontres et ouverture des inscriptions pour l’été !
• Table ronde “Lure et les ami•e•s” : Lure (Loïc Le Gall), ATypI ( Frank Adebiaye), Le Signe - Chaumont (Mariina Bakic), Fonts & faces (Simon Renaud), Figuré•e (Vivien Gorse), Printemps de la typo - Estienne (Sterenn Bourgeois), Type Paris (Jean-François Porchez)
Quelles sont nos spécificités respectives ? Quelles complémentarités ? Comment interagir ? Que pouvons nous co-construire ?

Venez échanger, débattre, partager un verre… et vous inscrire pour cet été ! (– 20%)

Ensaama, 63 rue Olivier de Serres, 75015 Paris

© Mini Studio

mardi 14 juin 2022 #24 :
Littérature et typographie

où : EMI — 10, rue des Prairies, 75020 Paris
quand : mardi 14 juin 2022, 19h00
Voir le site de l’EMI

© Gabriele Čepulytė

Nous vous invitons à une rencontre-entretien avec Yoann Thommerel (auteur) et Gabriele Čepulytė (graphiste, typographe) sur la façon dont ils envisagent la relation entre littérature et typographie et leur collaboration artistique pour le livre de littérature.

Programme
Yoann Thommerel, Lecture, 20 min
Yoann Thommerel & Gabriele Čepulytė, Discussion, 40 min


À cette occasion sera présenté également l’ouvrage À la poursuite du livre rêvé par Jean Giono et Maximilien Vox. Dialogues typographiques édité par le centre Jean Giono et les Rencontres de Lure avec le soutien de l’université de Caen Normandie et d’Arctic Paper en juillet 2021.

© Océane Juvin


Y. T. : « Mon dernier livre publié, À la française (Galerie Duchamp, 2020), dont le design graphique a été pris en charge par Gabriele Čepulytė, est entièrement tendu vers un « Manifeste pour l’ensauvagement des jardins à la française » — 20 pages sans aucune lettre, uniquement composées de signes typographiques, racontant au lecteur qui voudra bien se donner la peine de l’imaginer, une dégradation, celle d’un état d’ordonnancement strict poussé vers un dérèglement floral et végétal.
La question du cadre et de son débordement est pour moi une préoccupation permanente, une sorte d’hypersujet qui doit trouver une traduction dans les dispositifs narratifs que je mets en place, mais tout aussi bien dans la matérialité même de mes textes. Sortir de la linéarité du texte normé, faire basculer le texte du côté de l’image, quitter le dessin habituel de la lettre au profit de lettres beaucoup moins conventionnelles, ces procédés sont autant de manières de déborder concrètement sur la page.
J’aime choisir les graphistes avec qui je collabore, j’attends d’eux qu’ils mettent la main à la pâte dans ce qui relève pleinement, pour moi, du processus de l’écriture. »

G. C. : « La relation entre l’œuvre artistique et ses formes est une des thématiques que j’ai le plus exploré dans mes travaux de recherche. Dans le cas du travail «à même» la littérature, la place du design graphique se fait d’autant plus ambiguë: comment trouver la justesse dans laquelle exprimer au mieux l’idée, sans pour autant la faire disparaître sous les artifices du graphisme? Dans la collaboration avec Yoann Thommerel, l’enjeu était de trouver cet équilibre où la gratuité n’est pas de mise: chaque choix est ainsi motivé par une fonction, un ancrage, une histoire non-dite. J’aurais tendance à revendiquer une forme de sobriété, pour n’en rendre que plus visibles ces dérangements de l’ordre classique du texte.
Pour À la française, le «Manifeste pour l’ensauvagement des jardins à la française» fut pris comme base pour asseoir les principes graphiques du livre. Le beau gris typographique du carré d’empagement, absolument uniforme, est progressivement parasité par une diversité de signes pouvant évoquer de près ou de loin une végétation anarchique. La lettre et la typographie, comme système normé et normatif, se voient au cours du livre renversés pour en devenir au contraire, les éléments perturbateurs — signes-images, faisant écho à l’intérieur de la couverture, dont le papier préfigure le désordre à venir.

© Gabriele Čepulytė


Gabriele Cepulyte est designer graphique et doctorante en Esthétique à l’Université Paris-Nanterre. Ses recherches questionnent l’intégrité de l’archive face à des usages et des imaginaires d’un livre «éclaté» et d’une écriture «instantanée», formes présentes dans les expériences artistiques du XXe siècle, mais dont les technologies numériques exacerbent les propriétés et les met en œuvre, redistribuant les logiques historiques du rapport à la conservation et à la circulation des textes. Son travail de graphisme prête une grande attention à la typographie et à la matérialité des images: elle s’inspire de l’esthétique propre à certaines techniques, comme la photocomposition, la reprographie ou le grain cinématographique, ceci lui permettant de questionner les formes médiatiques contemporaines.
Elle enseigne l’histoire et la théorie du graphisme à l’ÉSAD d’Amiens et à l’école Duperré.

Yoann Thommerel est poète et metteur en scène. Ses textes, lorsqu’il ne les porte pas lui-même (poésie-action, performances), sont régulièrement mis en scène au théâtre. Il a collaboré avec de nombreux metteurs en scène en France et à l’étranger. Il anime régulièrement des workshops et ateliers d’écriture dans des théâtres, des universités ou des écoles d’art. Derniers livres parus : Mon corps n’obéit plus (Nous, 2017) ; Bandes parallèles (Les Solitaires intempestifs, 2018), À la française (Galerie Duchamp, 2020). Il codirige avec Sonia Chiambretto la compagnie Le Premier épisode et a signé avec elle deux créations actuellement en tournée : Îlots et Paradis.

mardi 17 mai 2022 #23 :
Manifestes et évolutions graphiques

où : EMI –10, rue des Prairies, 75020 Paris
quand : mardi 17 mai 2022, 19h00
Voir le site de l’EMI

En prévision de l’édition anniversaire des 70 ans des Rencontres internationales de Lure, nous vous présenterons un beau projet collectif  : La « Timelure », fil d’Ariane interactif autour de la programmation des Rencontres qui traverse l’histoire de la création typographique et des techniques de publication en (r)évolution depuis les années 1950.

Ce parcours chronologique met les programmes des Rencontres au centre de chaque entrée, augmentés par une grande diversité de documents: photographies, reproductions d’édition, et diverses archives rares et inatendues. L’ensemble du site, publié sous licence libre, permet d’ouvrir les archives graphiques des Rencontres au grand public et aux chercheurs et chercheuses.

En introduction, Léonore Conte, chercheuse et enseignante, donnera une conférence sur son travail de recherche. En s’appuyant sur une série d’écrits manifestes rédigés par Maximilien Vox et publiés en majeure partie dans le cadre des Rencontres internationales de Lure dans les années 1950 ainsi que sur l’histoire du genre manifeste, elle reviendra sur le rôle actif de Vox dans l’élaboration d’une littératie graphique francophone.
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LES INTERVENANTS

Nicolas Taffin, né en 1970, est éditeur, designer et se partage entre les images, les lettres et le code. De formation philosophique, il pratique depuis 1995 dans le champ culturel et scientifique. Membre depuis 2017 de l’équipe de recherche en IHM inria ex)situ, Il a fondé C&F éditions, maison consacrée à la culture numérique et aux communs de la connaissance avec Hervé Le Crosnier. Il a également enseigné l’édition à l’Université de Caen-Normandie, dirigé la revue Communication imprimée et présidé une dizaine d’années l’association typographique des Rencontres internationales de Lure.

Lola Duval est directrice de création indépendante à Paris. Elle travaille pour la presse, l’édition, l’identité de marque, la signalétique, le design d’interface ou des génériques de films. Parallèlement, elle a exposé son travail de graphiste à New York, Rome, Paris ou dans des festivals de design en france. D’autre part Lola Duval enseigne depuis plus de vingt ans le design graphique à l’écran, cela en France comme à l’étranger. Depuis huit ans elle organise aussi conférences trimestrielles « les Mardis de Lure » à la Générale.

Julie Blanc est designer graphique et développeuse CSS.Elle utilise les technologies du web (HTML5, CSS3, javascript, epub) pour concevoir toutes sortes de publications, numériques et imprimées. Elle contribue au développement de Paged.js, un outil permettant d’utiliser les technologies du web pour l’impression. Julie Blanc est aussi chercheuse. Elle termine une thèse en ergonomie et design graphique au laboratoire Paragraphe (Université Paris 8) et à EnsadLab-Paris dans le cadre de l’école universitaire de recherche ArTeC (Art, Technologies et Création).

Nicole Chosson a travaillé en librairie, dans l’édition, dans l’éducation populaire et dans l’éducation nationale. Chacun de ses emplois avaient un rapport avec l’écrit, avec la lecture. Elle est venue souvent à Lurs nouer des liens et démëler les fils de la question : qu’est-ce qu’on fait quand on lit ? Une préoccupation parmi d’autres.

Léonore Conte est diplômée de l’École Estienne, de l’ENS de Cachan et agrégée d’Arts Appliqués . Elle est aujourd’hui enseignante à l’Esaat de Roubaix et docteur en design graphique, associée au laboratoire AIAC (Université Paris 8). Sa thèse, menée sous la direction de Catherine de Smet et Jean-Philippe Antoine, porte sur la double réflexivité du manifeste en design graphique au xxe et xxie siècle et sa contribution à la culture disciplinaire en formation. Elle s’intéresse plus généralement aux pratiques de l’écrit des designers graphiques et à leurs formes de publication et de diffusion.

Événement proposé pas les Rencontres internationales de Lure,
en partenariat avec l’École Universitaire de Recherche ArTeC

© 1953 - couverture du manifeste de Lure

© 1966 - Maximilien Vox


mardi 15 décembre 2020 #22 : L’empreinte numérique
Design, web et énergie

où : en distanciel sur octopuce
quand : à 18H

Imprimer sur les écrans et dans les mémoires, c’est la mission du web designer. En 30 ans, le web est devenu l’évidence qui a occulté ce qu’il y a derrière l’écran : la matérialité de son empreinte sur le monde. Pendant qu’on glosait sur son “immatérialité”, des datacenters consommant autant que des villes se bâtissaient partout, des exa-octets d’images fixes ou animées, de données personnelles transitaient de serveur en serveur pour finir affichés chez nous ou stockés sur des machines avides d’énergie. Le cycle des modes et la nécessité des mises à jour qu’elles entrainent rendent le matériel toujours déjà obsolète.
Tout cela, orchestré dans l’inconscience bon enfant de l’idéologie californienne. Depuis quelques années pourtant, militants, artistes, designers, revendiquent une conscience de l’empreinte écologique et agissent au moyen d’une frugalité volontaire qui se manifeste dans le design web : celui des outils, des structures techniques et de la forme visuelle.

Ce mardi de Lure, Gauthier Roussilhe et Benjamin Sonntag partageront avec nous leurs réflexions et leurs pratiques autour de ces questions.
Benjamin Sonntag nous proposera de revenir aux bases de ce qu’est le numérique, en discutant de sa définition, et en explicitant ses promesses.
Cela nous emmènera ensuite aux enjeux de l’économie numérique, et permettra de faire le lien avec les enjeux de l’écologie, en proposant des évolutions du monde numérique sur tous les plans : technique, économique, politique, cognitif, dans l’enseignement, dans l’usage…
Gauthier Roussilhe quant à lui, nous expliquera par exemple à quoi ressemble un écocystème numérique (infrastructures + services) dans un monde stabilisé à +2°C ? Il est aujourd’hui impossible de répondre à cette question, et finalement est-ce qu’on se la pose ? Cette conférence reviendra sur ce que nous savons des impacts environnementaux du numérique et comment cette connaissance influence la conception de services numériques, du carbone à l’électricité, de l’infrastructure physique et matérielle aux services, des images aux polices de caractères…


© Ghislain Mirat

Gauthier Roussilhe est designer et chercheur il étudie, depuis plusieurs années comment nos pratiques de conception se modifient dans le cadre de la crise environnementale planétaire. Il est devenu un spécialiste de l’écoconception numérique et des impacts environnementaux du secteur numérique. De façon plus générale, il explore comment les pratiques de design peuvent aider à négocier le quotidien dans de nouvelles conditions de vie et de nouvelles conditions matérielles.
en savoir plus

© Pierre-Emmanuel Rastoin

Benjamin Sonntag est un ingénieur système et réseaux, activiste et entrepreneur, développeur de logiciel libre. Il a cofondé la Quadrature du Net en 2008. Sa dernière création « L’établi », est un projet de publication de vidéos et de billets ayant pour but de faire connaître à tous le monde complexe, fabuleux et toujours aussi étonnant de l’électronique, de l’informatique et de l’Internet, tant dans ses aspects techniques que (géo)-politique. Il donne aussi un cours intensif à l’ENSCI sur l’histoire du numérique et ses enjeux.
https://etabli.tv/


mardi 12 novembre 2019 #21 : Formes du Livre

où : à la Générale, 14 av. Parmentier, Paris XI
quand : à 19H30
entrée libre et gratuite

Pour célébrer en beauté cette fin d’année typographique et revenir aux fondamentaux, nous nous penchons sur le support par excellence de la lettre imprimée. Travailler le livre, c’est s’inscrire dans une lignée de fabricants qui œuvrent pour une forme d’intemporalité. Objet de mémoire, de transmission, conçu pour traverser les siècles et les abîmes, le livre est toujours bien plus que la somme de ses matériaux. Compagnon vivant de l’Humanité, il s’accomplit à la rencontre des pensées, du faire, des émotions, de l’invention. Ce mardi, nos deux intervenants, David Pearson et Sébastien Hayez, s’y dédient corps et âme. Ils nous aideront peut-être à comprendre pourquoi le livre nous meut, en long, en large et en travers.

Sébastien Hayez viendra nous parler du format carré. Le choix d’un format de livre est un ensemble de décisions toutes sauf anodines. Privilégier le carré au rectangle relève donc de choix mesurés et porteur de sens. Tracer l’histoire de ce monstre nous informe bien plus qu’un choix de graphiste.
Connu internationalement pour son travail pour les éditions Penguin Books et Zulma, David Pearson s’est quant à lui spécialisé dans la conception éditoriale. Lors de cette conférence, il explorera le rôle de la typographie dans la conception de couvertures de livre, en s’appuyant sur des exemples à la fois contemporains et historiques.


Sébastien Hayez fut graphiste et directeur artistique durant 15 ans avant de devenir enseignant. Rédacteur pour le défunt site Designers-books.com, il publie aujourd’hui des articles sur l’histoire du Design graphique dans les pages de TheShelf Journal, Kiblind ou Tombolo; et donne des conférences à propos de la généalogie des logos ou du designer italien AG Fronzoni.

David Pearson a étudié à Central St Martins à Londres avant de travailler pour Penguin Books en tant que maquettiste et plus tard, en tant que Directeur artistique. Il a par la suite fondé son propre studio - Type as Image - en 2007.
David a été classé par le Guardian parmi les 50 meilleurs designers britanniques et par Debrett’s parmi les 500 personnalités britanniques les plus influentes. Il est membre de l’AGI (Alliance Graphique Internationale) et a été nommé Royal Designer for Industry en 2015.

© David Pearson

Adrian Frutiger, Type Sign Symbol

© Adrian Frutiger, Type Sign Symbol


mardi 10 septembre 2019 #20 : Logo / No Logo

Plus de 60 ans après l’avènement du branding, la conception d’identités visuelles et d’images de marque reste un secteur incontournable de la création graphique et un débouché lucratif pour les dessinateurs de caractères typographiques.
Dans le vocabulaire même, ces notions de “marque” comme de “branding” expriment l’existence d’un signe graphique qui permet l’identification de propriétés, d’appartenances ou d’affiliation.
De leurs lointaines origines sumériennes jusqu’aux logos contemporains, ces graphêmes accompagnent l’humain dans la construction de sa culture.
Aujourd’hui toutefois, l’ensemble des signifiants qui composent une identité visuelle se substitue parfois au logo dont ils n’étaient que le soutien au 20e siècle, ce qui nous amène à en questionner la nature.
Qu’est ce que le logo ? Peut-on transformer en Marque un système de signes ? une marque sans marque est-elle possible ?
Ce mardi de Lure, nous invitons Yorgo Tloupas et Spassky Fischer, concepteurs d’identité visuelle de renoms inscrivant leur pratique dans ces faisceaux de réflexions historiques ou sémiologiques pour déployer ces problématiques.


Yorgo Tloupas
Yorgo Tloupas, designer et directeur artistique, est né en 1974 de parents français et grecs. Il a débuté sa carrière en 1996 avec la vente de son projet de diplôme d’école d’art : un logo et une collection de snowboard pour Rossignol, son sponsor à l’époque.
Depuis, il a créé des logos et réalisé des identités de marque pour le monde de l’art, de la mode, du sport et du luxe. Designer de renommée internationale pour un grand nombre de magazines, dont Crash, GQ France, Intersection Magazine, il a lancé Vanity Fair France et en assure depuis la direction artistique.
Co-fondateur de Black Crows skis, il gère la direction créative de la marque depuis sa création. La gamme Black Crows 2017-2018 fait d’ailleurs partie de la collection permanente du musée des Arts Décoratifs à Paris.
En parallèle, Yorgo organise des conférences et des séminaires, enseigne à SciencePo Paris et à Penninghen, ainsi que dans d’autres universités et institutions culturelles.

Spassky Fischer
Basé à Paris, Spassky Fischer est un studio de design graphique fondé en 2014 par Hugo Anglade, Thomas Petitjean et Antoine Stevenot. Par la suite, Manon Bruet et Marion Bothorel rejoignent l’équipe. Alliant design graphique, direction artistique et photographie, Spassky Fischer travaille principalement dans les champs artistique et culturel.
La production du studio comprend de nombreux catalogues d’expositions — pour le Musée d’art moderne de la ville de Paris, le Jeu de Paume, le Musée d’Orsay — ainsi que des collaborations avec des plasticiens — Benoit Maire, Christophe Lemaitre, Natacha Nisic et, plus récemment, Eva Barto et Kader Attia. Spassky Fischer est également en charge de l’identité du MAC VAL (Musée d’art contemporain du Val-de-Marne) et, depuis 2016, de l’identité du Mucem (Marseille).

© Spassky Fischer

© Y. Tloupas


mardi 4 juin 2019 #19 : Graphisme populaire et engagé

Dès 1945, le Secours populaire français intervient auprès des populations démunies, en France et dans le monde. En 1981, avec une main ailée, véritable “image-emblème”, Grapus propose à l’association un logo sensible, en écho à la vulnérabilité des personnes et à une solidarité sans exclusive ni frontières.
A travers l’histoire de cette identité visuelle se dessine le récit d’un graphisme engagé, des années quatre-vingt à nos jours, avec pour point d’orgue la collaboration avec l’Atelier de création graphique. Sophie Lotte et Fanette Mellier viendront, lors de ce Mardi de Lure, évoquer cet engagement dans les identités associatives, en tant que commanditaire pour l’une et en tant que graphiste pour l’autre.


Fanette Mellier est une graphiste française, diplomée en 2000 de l’École des arts décoratifs de Strasbourg. Spécialiste du graphisme imprimé, elle répond à des commandes, souvent atypiques, dans le domaine culturel. En parallèle de ces travaux commandés, qui la confrontent à des problématiques diverses, elle s’investit dans des projets expérimentaux dans le cadre de résidences, cartes blanches et expositions.
Ces travaux spécifiques, parfois menés avec d’autres créateurs (écrivains, musiciens, scénographes…), lui permettent de questionner librement des notions fondamentales du graphisme: typographie, couleur, fabrication, rapport à l’espace public…
Sa démarche peut-être définie comme une exploration poétique des techniques industrielles d’impression, en écho au contexte intellectuel, culturel et social de chaque projet.
Fanette Mellier a été pensionnaire de la Villa Médicis en 2012, et elle est membre de l’Alliance Graphique Internationale.

Sophie Lotte, responsable communication institutionnelle du Secours populaire
30 années marquées par une collaboration avec des graphistes : Grapus, Nous Travaillons Ensemble et l’Atelier de création graphique de Pierre Bernard.

© Pierre Bernard

© Fanette Mellier

© Fanette Mellier


mardi 7 mai 2019 #18 : Papier Machine et un avant-goût de la semaine de culture graphique : Instant T — Temps, tendances, typographie

Pour cet avant-dernier rendez-vous de la saison, une soirée en deux temps et 1000 richesses !

  1. Une conférence tout en couleur, entre papier et électronique, avec la présentation du projet techniquo-ludique Papier Machine, avec nos invités : Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage.
  2. Et… les Rencontres internationales de Lure donne rendez-vous aux professionnels, aux amateurs, aux curieux de la chose graphique pour
    la présentation du programme de la semaine de culture graphique 2019 : Instant T du 18 au 24 août 2019 et tout ce qu’il faut savoir sur Lure.
    Lors de cette soirée, les inscriptions à la session 2019 seront ouvertes au tarif exceptionnel de -25% (sur place et en ligne) !

Le projet Papier Machine
Les objets électroniques de notre quotidien abritent un monde qui peut paraître mystérieux. Sur nos téléphones, le basculement automatique du format portrait au paysage semble magique, inexplicable. En réalité, il s’agit simplement d’un gyroscope niché dans l’appareil. C’est également un capteur interne qui permet au téléphone d’indiquer s’il a pris l’eau, s’il est secoué, s’il est collé à notre oreille, s’il fait nuit, etc. Ces composants ont des qualités a priori invisibles, intangibles et incompréhensibles. Mais observés de près, ils peuvent révéler leurs fonctionnements.
Papier Machine n°0 est le premier numéro d’une collection de cahiers qui permettent d’explorer les fonctionnements invisibles de l’électronique. Ce premier cahier rassemble six jeux électroniques en papier prédécoupé, sérigraphié avec une encre qui conduit l’électricité. Tous les jeux de ce cahier produisent du son mais chacun illustre un principe physique présent dans les capteurs. Ils démontrent que, derrière la magie de nos machines, se cache un monde de matières, de formes, de couleurs et d’histoires.

AVEC
Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage sont tous les deux diplômés de l’Ensci les Ateliers et travaillent en duo depuis 2015. Ces 4 dernières années, ils ont observé, manipulé et expérimenté les technologies qui nous entourent. Guidés par leurs curiosités et leurs intuitions, ils analysent les formes et les systèmes physiques qui opèrent dans les coulisses du monde virtuel et s’interroge sur les interactions qui peuvent avoir lieu entre la logique mathématique des automates et la sensibilité créative des hommes.
Leurs sensibilités graphiques, leurs goûts pour les usages intuitifs et leurs attachements à une économie de moyen, les conduisent à créer une réalité physique à la fois surprenante et accessible par tous. Ensemble, ils imaginent et réalisent des objets, des systèmes, des protocoles simples pour donner à voir des réalités complexes. 
Leurs travaux ont été exposés à la Gaité Lyrique, aux Musées des Arts décoratifs de Bordeaux et de Paris, à la Triennale de Milan et au Centre Pompidou. Marion et Raphaël ont été lauréats de la résidence Te Ataata en Nouvelle-Zélande (2015) ainsi que du prix Audi Talents (2016).

Projet Papier Machine ©Claire Lavabre

Bienvenue à Lurs

mardi 16 avril 2019 #17 : PIXEL RÉEL

En janvier 1990, dans la lignée des ouvrages visionnaires de William Gibson, l’immense Mike Pondsmith publiait un jeu de rôle situé dans un futur proche. Un jeu au sein duquel l’homme et la machine ne faisaient qu’un, échangeant données et informations entre deux univers s’augmentant mutuellement, deux univers presqu’aussi tangibles l’un que l’autre, l’un numérique et l’autre organique, en connection directe via de populaires neurotransmetteurs cybernétiques.
Cyberpunk 2020 était un peu en avance sur ses prédictions mais cette avance semble dérisoire tant elle est pertinente. Aujourd’hui, la prépondérance des univers numériques est un lieu commun des débats ludiques, politiques, sociaux, économiques, et leur imbrication avec le réel n’est plus l’affaire de teckies, mais de designers, d’artistes ou de militants.
C’est pourquoi ce mardi, nous explorons les réseaux graphiques francophones de la réalité augmenté. Du jeu, de la politique, du pixel posé sur le réel. 2020 c’est dans 9 mois.

AVEC

Karen Bastien : Diplômée du Centre de Formation des Journalistes, Karen est une journaliste qui a mal tourné… Elle s’est passionnée pour les chiffres alors qu’elle était programmée pour écrire. Après cinq ans à «Libération», elle cofonde «Terra eco», média sur le développement durable, puis crée WeDoData, agence de design d’informations et de datavisualisations, en 2011. Avec son équipe de designers et de développeurs, elle raconte des histoires à partir de bases de données via des expériences interactives où l’interface visuelle est bien entendu cruciale pour explorer ce monde de data.

ExtraPol est un média éphémère innovant et indépendant qui a hacké les affiches officielles des candidats à l’élection présidentielle de 2017 pour informer via la réalité augmentée. Chaque jour, pendant le mois de la campagne officielle, les utilisateurs de l’application ExtraPol (iOS et Android) ont découvert des informations originales sur les candidats en scannant leurs affiches de campagne avec leur téléphone.
ExtraPol a reçu une Citation d’excellence aux « Datajournalism Awards », prix mondial de la profession.

www.wedodata.fr
www.wedodata.fr/extrapol.php


Etienne Mineur : Étienne Mineur, né en 1968, est un designer, éditeur et enseignant français, dont le travail est axé sur les relations entre graphisme et interactivité.

Depuis presque dix ans, il développe de nouveaux types de jeux, de jouets et de livres, basé sur la mise en relation du tangible et du numérique.
Diplômé de l’école nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en 1992, il commence sa carrière dans le domaine du CD-ROM culturel. Il est à cette occasion directeur artistique chez plusieurs acteurs majeurs du domaine : Index+ (Cofondateur avec Emmanuel Olivier), Nofrontiere (Autriche), Hyptique (Paris).
En 2009, il décide de revenir vers le design lié aux objets physiques. Il fonde Volumique qui est une maison d’édition, mais aussi un studio d’invention, de conception et de développement de nouveaux types de jeux, de jouets et de livres, basé sur la mise en relation du tangible et du numérique.

https://volumique.com/v2/
www.paper-video-games.com/blog
https://etienne.design/

©ExtraPol

©Etienne Mineur


mardi 5 fmars 2019 #16 : Vos papiers !

Couché, texturé, filigrané, administratif, plié, le papier sous toutes ses formes sera abordé durant cette soirée.
où : à la Générale, 14 av. Parmentier, Paris XI
quand : à 19 H30
entrée libre et gratuite

Jusque dans les plus haute sphère du pouvoir mais pur produit de la démocratie, la paperasse effraie, rebute, ou agace. Pour en finir avec les tensions administratives, un spécialiste de ces papiers incontournables pour le designer sera là pour répondre à toutes nos questions sur les droits d’auteurs.

Le papier, ça s’imprime et c’est pour ça qu’on l’aime. Plus souvent, on le fait imprimer et c’est là que ça se gâte. Las, las, las de nos plus mauvais souvenirs de catalogues du salon de l’auto 1992, un penchant bien compréhensible nous pousse parfois sur la pente glissante des impressions sur papiers bouffants où off-set. Qu’est ce qu’un bouffant ? Un profil ? un taux d’encrage ? Comment en tenir compte quand on crée des fichiers et que l’on passe commande ? Réponses.

Parfois enfin, dans l’univers du graphisme, le papier fait support d’histoires par sa légèreté tandis que des mondes se créent par ses plis. Cette dernière conférence n’évoquera donc pas Deleuze, mais une poésie, lorsque la main et l’œil parcourant la page en piochent les subtilités de son volume. Couper, déplier et ressentir seront interrogés à la lumière de l’expérimentation et de la manipulation, car la surface du papier, loin de être un seul support passif, participe par ses plis et déplis à la génération du sens.

Christophe Lemaire
A quoi s’appliquent les droits d’auteurs ? Que recouvrent-ils ? Comment les vendre et les valoriser auprès des commanditaires ? Qui peut gérer mes droits d’auteur si je ne veux pas le faire ?
En tant qu’administrateur de l’AFD, Christophe Lemaire viendra répondre à toutes les questions que nous nous posons sur les droits d’auteurs. Ce dernier est designer graphique et un des membres fondateurs de l’Alliance française des Designers en 2003.
L’AFD est le seul syndicat français en charge de la profession de designer et compte + 2000 adhérents. Elle est présidée par François Caspar, accompagné de 16 administrateurs.
-> http://www.alliance-francaise-des-designers.org

Daniel Wormeringer
Daniel Wormeringer est un expert du papier. Formé à l’école Estienne et à l’ESCP, il consacre 28 années de son parcours professionnel aux papiers graphiques. D’abord en distribution puis 17 ans chez un fabricant, Arctic Paper France, spécialiste des papiers pour l’édition et la communication avec les marques : AMBER, ARCTIC VOLUME, G PRINT, G SNOW, MUNKEN DESIGN & MUNKEN BOOK.
Aujourd’hui responsable du développement papier, il crée de nouvelles surfaces d’impression, crée des outils de sensibilisation au subtilités de l’encrage et n’a de cesse de partager son savoir de chef de fabrication hors-pair.

Anouck Boisrobert et Louis Rigaud
Au départ l’envie était de créer collectivement un théâtre de papier, de créer une poésie par le support du livre, d’expérimenter le Pop-up
À l’occasion d’un Workshop sur la technique du pop-up, Anouck Boisrobert et Louis Rigaud créent la maquette de leur premier livre intitulé «Popville», qui sortira un an plus tard aux éditions Hélium.
Nés tous deux en 1985, ils se sont rencontrés à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg. Ils continuent ensemble à imaginer de nouveaux livres animés, qu’ils viendront nous présenter, en pop-up, en découpe ou interactifs ou se mêle le ludique et la manipulation. Anouck s’occupe maintenant des illustrations et de l’univers graphique de leurs livres, tandis que Louis est l’ingénieur papier du tandem.
-> http://ludocube.fr

©Anouck Boisrobert et Louis Rigaud

©Anouck Boisrobert et Louis Rigaud

©AFD


mardi 5 février 2019 #15 : Économie de moyens, moyens de l’économie.

où : à la Générale, 14 av. Parmentier, Paris XI
quand : à 19 H
entrée libre et gratuite

Pour cette première édition 2019 des mardi de Lure, nous tourmenterons ensemble la production graphique et typographique à l’aune de questions économiques et temporelles : celles des moyens déployés pour exercer une discpline dont le cœur créatif s’entoure d’enjeux économiques considérables. Enjeux de la création et de la diffusion, enjeux de subsistance, enjeux artistiques, de choix de vie, à l’heure où modèles pédagogiques et autres étendards expérimentaux du design graphique français ornent les pavillons de l’Art, du Luxe et de la Culture, domaines qui semblent pourtant réservés to the happy few, seront explorés sous le double regard des chiffres et des lettres par des pratiquants au cœur pur.

Pour résumer on va parler de l’économie de la création, des choix de vie, des rentiers, des pauvres, des conditions de la radicalité, de la réalité des étendards de la création graphique, avec des chiffres, des lettres, des affiches sublimes, des goodies incroyable à acheter, de la passion du vin pas cher et du houmous gratuit. C’est à la Générale.

Venez.

Frank Adebiaye
Diplômé d’expertise-comptable, Frank Adebiaye travaille principalement dans le conseil aux entreprises. Il approche également le domaine de la typographie et du design graphique par une pratique de la mise en page et du dessin de caractères ainsi que la rédaction d’articles et d’ouvrages spécialisés. Ses recherches portent sur le document numérique et ses transactions dans les organisations.
http://www.fadebiaye.com/
http://forthcome.fr/

Félicité Landrivon
Félicité Landrivon travaille comme graphiste indépendante auprès de lieux culturels, labels, groupes de musique, associations et autres projets militants, avec un penchant notable pour la production d’affiches. Ses compositions, qui entremêlent typographies et images trouvées, tentent de construire un langage à la fois référencé, sibyllin et familier, empruntant autant aux affichistes polonais qu’au psychédélisme pop et au fanzine punk. Dans son temps libre, elle organise des concerts au sein du collectif underground Grrrnd Zero à Lyon, pour lesquels elle couvre la ville d’affiches.
http://felicitonlandrive.tumblr.com/

©Franck Adebiaye

©Félicité Landrivon

©Félicité Landrivon


mardi 15 mai 2018 #14 : Avant-goût de la semaine de culture graphique :
À Flux Détendu — Jets d’encre, design liquide et flux numériques

où : à la Générale, 14 av. Parmentier, Paris XI
quand : à 19 H
entrée libre et gratuite


Lors de la soirée du 15 mai, les Rencontres internationales de Lure donne rendez-vous aux professionnels, aux amateurs, aux curieux de la chose graphique.

    • une présentation de la semaine de culture graphique 2018 :
      À Flux Détendu du 19 au 25 août 2018
    • tout ce qu’il faut savoir sur Lure
    • des signes avant-coureurs de l’été 2018

Albertine Meunier, artiste numérique, donnera un éclairage sur le thème de cet été. Marc Smith, professeur de paléographie, mènera le feuilleton lors de la semaine de culture graphique 2018. C’est le premier de la série de 5 que vous pourrez découvrir cet été à Lurs que nous découvriront le 15 mai !


Albertine Meunier est une artiste numérique utilisant internet et ses flux données comme matières premières. Notre passage sur la toile est une de ses principales réflexions. Par ses projets à la fois ludiques et poétiques, elle tend à rendre visible ces traces du quotidien, parfois indélébiles.

Marc Smith, professeur de paléographie à l’École nationale des chartes et à l’École pratique des hautes études, est historien de l’écriture en caractères latins, du manuscrit antique à la typographie numérique.


Lors de cette soirée, les inscriptions à la session 2018 seront ouvertes au tarif exceptionnel de -25% (sur place et en ligne) !
C’est l’avant dernier mardi de Lure de la saison : venez nombreux-ses pour découvrir la session 2018 des Rencontres de Lure.

©img Harold Fisk

mardi 3 avril 2018 #13 : Ainsi fontes, fontes, fontes les petites marionnettes

Quoi de commun entre un marionnettiste et un dessinateur de caractères ?
Rien, en apparence.
Et pourtant, si l’on prend la peine d’en révéler les mécanismes, on observe le même souci de l’articulation, de la minutie, de l’application non exclusives de surprises.
Nous vous convions donc mardi 3 avril à une soirée abordant successivement en revue ces deux disciplines pour le bonheur des petits, des grands, des intrigués, des curieux.

  • Frank Adebiaye est designer de documents. En guise de prologue à l’intervention de Julien Taquet, sa communication visera à exposer quelques rouages et ficelles des fontes variables. Apparue en 2016, cette technologie, ses dynamiques n’ont pas fini de produire tous leurs effets. Leurs applications, leurs fonctionnalités sont encore largement méconnues. À l’appui de quelques exemples, Frank lèvera un peu le voile sur quelques usages pratiques et possibles des fontes variables.

  • Julien Taquet viendra nous expliquer comment il est possible de faire des livres en dehors d’in-design. Il est donc intéressant de voir comment on peut se réapproprier ses outils de production en tant que designer du livre.
    Ayant reçu une formation en littérature puis en édition, Julien Taquet a commencé à travailler dans le packaging éditorial et aujourd’hui, il travaille pour la Collaborative knowledge Foundation qui fabrique des outils libres et open sources dans le domaine de l’édition et de la recherche scientifique…


Qu’est-ce qui se passe entre le moment où l’on regarde une théière et le moment suivant où elle devient un personnage auquel on croit sans réserve et qui nous émeut ? Arrêtons nous un instant sur ce phénomène…

  • Marionnettiste & comédien formé à l’École supérieure nationale des Arts de la Marionnette, Christophe Hanon commet de nombreux projets en salle et en rue depuis la fin du siècle dernier et notamment à partir de 2011 avec la Cie Trois Six Trente/ Bérangère Vantusso. La dernière pièce en tournée « L’Institut Benjamenta » a été créée en IN en 2016 au 70è festival d’Avignon.
    A monté sa compagnie en 2010 : Rouge Bombyx, créations de petites formes en théâtre d’objets et marionnettes intimistes.

©Christophe Hanon


mardi 13 mars 2018 #12 : Créations paramétrées

« L’art est toujours le résultat d’une contrainte. Croire qu’il s’élève d’autant plus haut qu’il est plus libre, c’est croire que ce qui retient le cerf-volant de monter, c’est sa corde. […] C’est sur de la résistance , de même, que l’art doit pouvoir s’appuyer pour monter … » disait André Gide. Parce que la contrainte permet à l’idée de jaillir peu-être plus intensément et d’être plus attentif aux petits détails, elle permet aux créateurs d’être dans une pratique plus impliquée…
David Jonathan Ross et Naïma Ben Ayed en personne, viendront nous parler de la contrainte, qu’elle soit celle de la commande, de la technique ou celle qu’ils se sont imposé d’eux même..

Une police de caractères travaille toujours contre des contraintes, qu’elles soient la diffusion de l’encre, les résolutions des écrans, ou les limites de la lisibilité. Pour beaucoup de ses projets, David Jonathan Ross a le privilège de définir ses propres règles. Elles lui permettent de trouver de nouvelles perspectives de travail sur l’alphabet. Par exemple lorsque les lettres sont forcées de se comprimer ou s’étirer pour remplir un espace prescrit des formes intéressantes se produisent. JDR nous démontrera comment cette règle particulière a catalysé la création de ses polices de caractères Input, Bungee et Fit. Il nous parlera aussi de la contrainte qui le préoccupe actuellement : la contrainte du temps.

La contrainte est présente à chaque étape du processus de création de caractère, de la formulation du brief jusqu’à l’optimisation de la taille des fichiers typo. Au travers de deux études de cas de caractère custom de Naïma Ben Ayed : un caractère de presse papier et écran et un caractère d’identité multiscript. Nous regarderons en détail, la contrainte sous toutes ses formes.

  • David Jonathan Ross est un jeune et célèbre typographe américain. Il dessine des lettres de toutes formes, toutes tailles ainsi que des fonts variables. Originaire de Los Angeles, il s’est formé au Hampshire College et a rejoint en 2007 The Font Bureau avec lequel il a affuté sa maitrise des courbes de Bézier. Aujourd’hui, il publie avec sa fonderie DJR des projets au design à la fois très imaginatif et très technique. Il collabore également avec Type Network et développe chaque mois sur son blog Font of the Month Club des nouvelles polices de titrage.

  • Naïma Ben Ayed a obtenu son diplôme en création typographique à l’école Estienne en 2009. Après avoir travaillé comme graphiste typographe elle s’est spécialisée en dessin de caractère Latins et Arabes et travaille au studio Dalton Maag (Londres, Royaume Uni) depuis 2012. Passionnée par la cohabitation des écritures, elle a mené un large éventail de projets, essentiellement de caractère custom, souvent multi-script. Elle a récemment participé au projet Typographic MatchMaking in the Maghreb commissionnée par la fondation Khaat; présenté aux Mardis de Lure avec Brahim Boucheikha en 2016.

©David Jonathan Ross

©David Jonathan Ross


mardi 28 novembre 2017 #11 : En service commandé 2017

La production de services est l’activité principale des économies développées. En 2016, le secteur dit tertiaire représente 75,7% des emplois en France. Pourtant on s’interroge que rarement sur ce qui fait le service et sa fabrique.
 
Principalement immatériel, le service réunit dans une même respiration la production et la consommation. Uber ou Blablacar sont des symboles de cette nouvelle économie. Ne pouvant être stocké, un service n’existe pas hors de son utilisation, il ne se bonifie pas. La relation de l’entreprise à son client est l’expérience de l’instant. La synthèse créative, l’usage ainsi que l’interaction sont au cœur des services et ont légitimé l’intervention du designer.
Lors de ce mardi de Lure, nous aborderons la pratique et les méthodes du design de service, le travail d’élaboration d’un langage graphique identitaire de cet immatériel ainsi que la manière dont cette pratique peut transformer l’entreprise.

  • Clément Bataille a co-créé l’agence de design Absolut Reality en 1991. Après l’avoir vendu, il est recruté en 2005 par France Telecom-Orange pour construire le premier centre de design du groupe avec la mission de créer de nouveaux services disruptifs. En trois ans ce centre de design devient le plus important centre de design intégré digital de France. Pionnier du design de services et du design management, il a rejoint Altran Innovation & Design en 2017. Il présentera comment l’approche design de services centrée sur l’utilisateur, ses méthodes, le travail en équipe pluridisciplinaire participent à la transformation des grosses entreprises comme Orange. 

  • Tassiana Nuñez Costa diplômée du post-diplôme d’Amiens en Typographie & Langage, de l’ENSCI et de l’école PUC ( Rio au Brésil), travaille au sein de l’agence internationale Fjord en tant que designer de service. À travers quelques projets dans le domaine de l’innovation et de la transformation organisationnelle, elle nous présentera son rôle, les acteurs et les moyens mis en œuvre pour mener à bien ce type de travail auprès des clients. De par son cursus, Tassiana cherche à construire des ponts entre ses compétences en typographie et en design de service.

  • Diplômé de l’école Estienne en design typographique et des Arts Décoratifs de Paris, Patrick Paleta est directeur artistique et co-fondateur du studio Chevalvert. Spécialisé dans la création d’identités visuelles et de typographies, il nous fera part de son expérience en création de systèmes graphiques complexes incarnant une offre de service. Il évoquera en particulier le projet de système d’information voyageurs pour les transports en de Lyon construit avec l’agence Attoma. Ce projet a été récompensé lors des IIID awards dans la catégorie « Public Transport » et reçu une étoile lors de l’Observer du design 2012.

Clément Bataille

©Tassiana Nuñez Costa

©Patrick Paleta

mardi 9 mai 2017 #10 : Constellations

Mardi de Lure à la Générale (la der des der*)
Le 9 mai prochain, les Rencontres Internationales de Lure donnent un double rendez-vous aux professionnels, aux amateurs, aux curieux de la chose graphique. Au programme : des signes avant-coureurs de la session été 2017 et une conférence de Rémi Mathis, placés dans l’orbite des constellations graphiques.
Lors de cette soirée, ouverture des inscriptions à la session 2017 seront ouvertes au tarif exceptionnel de -25% (sur place et en ligne) !


Signes avant-coureurs de la session 2017

  • Bruno Bernard est un graphiste et créateur de caractères typographiques français spécialisé dans les domaines de l’identité d’entreprise et de la communication culturelle. Il a notamment développé des caractères institutionnels pour la SNCF, La Française de Jeux ou encore les champagnes Krug. Le 9 mai, Bruno Bernard nous présentera un avant-goût de ses réflexions autour de l’Excoffon Book. Il donnera une conférence plus complète cet été à Lurs sur cet ultime caractère typographique du créateur Roger Excoffon resté inédit.

    Roger Excoffon - 1973

  • Hélène Marian, designer graphique et typographe diplômée de l’école Estienne, pratique un graphisme duel entre rigueur typographique et lettrages manuels.  Elle mènera à Lurs, du 16 ou 19 août, un workshop de peinture en lettres immersif. Durant ces 4 jours, curieux ou praticiens de la lettre, professionnels ou amateurs, y découvriront la technique traditionnelle de la lettre peinte et du lettrage à grande échelle, confrontée à des enjeux de design contemporains.
    Détails et informations

Hélène Marian


Conférence : la « galaxie » Wikipédia

  • Rémi Mathis, spécialiste des estampes, conservateur à la BNF, ancien président de Wikimédia France (de 2011 à 2014), a eu l’occasion de vivre et d’observer de l’intérieur le vaste mouvement de construction par des myriades de contributeurs anonymes de l’outil de savoir collectif qu’est Wikipédia. Inspiré par les constellations de Lure, il reviendra sur l’aventure de cette galaxie de la connaissance, avec des portraits imaginaires de contributeurs, de petites et grandes histoires d’encyclopédistes du XXIe siècle.

©CC-A Pierre Selim

*Oui der des der c’est le dernier mardi de Lure de la saison mais c’est aussi peut-être pour la Générale, la dernière au 14, avenue Parmentier en attendant les propositions de relogement de la mairie…

Venez nombreux-ses pour découvrir la session 2017 des Rencontres de Lure et soutenir la Générale


©Lola Duval

mardi 14 mars 2017 #9 : La forme (typographique) d’une ville

« La forme d’une ville, on le sait, change plus vite que le cœur d’un mortel ». Julien Gracq, se souvenant de Baudelaire dans « La forme d’une ville », n’imaginait pas encore tout à fait les palpitations de notre paysage urbain actuel. Tout à une psychogéographie personnelle, il n’envisageait pas une écriture de la ville remodelée par la typographie — l’architecture s’ouvrant à ces nouveaux signes, ses figures inédites empruntant largement à cette nouvelle geste.
Tout à tour Jack Usine et Ruedi Baur nous entraîneront dans ces nouvelles explorations .

Ancien graffeur, Jack Usine entretient un rapport direct avec la ville et ses mots dont il s’inspire dans son travail de dessinateur en lettres tout-terrain. Passionné par les écritures artisanales il poursuit un travail de collecte photographique entamé en 2004 (cf. Jules Vernacular). Pour les mardis de Lure, il présentera son travail et ses recherches en lien avec la ville et ses signes.

En partant des diverses fonctions de l’écrit dans la ville se verra analysée la manière dont la ville nous interpelle, nous avertit, nous interdit, nous guide, nous oriente, nous informe, nous rappelle, nous distrait et nous cultive, permet l’expression enfin suggère le partage. Cette typologie sera illustrée par un certain nombre de projets réalisés par les ateliers Intégral Ruedi Baur de Paris et Zurich, mais également par des installations urbaines de Civic city. Ces exemples permettront de passer de la notion d’inscription à celle du « jardinage des signes dans l’espace public » et donc de la considération de l’espace typographique.

©Jack Usine

©Jack Usine

  • Né en 1981 Jack Usine vit et travaille à Castillon-la-Bataille. Graphiste-plasticien indépendant, diplômé de l’école des Beaux-arts de Bordeaux, il crée dès 2002 SMeltery, une fonderie typographique via laquelle il diffuse des créations colorées et engagées, au bon goût vernaculaire. Cofondateur de GUsto & Sainte-Machine (2005†2016), il poursuit aujourd’hui l’aventure avec la cellule de création graphique Bon Pour 1 Tour qu’il dirige avec Fanny Garcia depuis 2016. Sa production alterne entre art et artisanat, chose peinte et imprimée, travaux de commande et auto-édition.

Civic city © Ruedi Baur

Civic city © Ruedi Baur

  • Depuis les années 80, Ruedi Baur pense son activité de designer dans le contexte de l’espace public. Revendiquant un design interdisciplinaire et civique, il intervient sur des problématiques liées à l’identification, à l’orientation, à la scénographie et au design urbain comme à la représentation d’institutions, d’espaces urbains et de territoires politiques. Ruedi Baur enseigne et développe des programmes de recherches à la HEAD de Genève, à l’ENSAD Paris et l’Université de Strasbourg où il a soutenu sa thèse en 2016 « Entre Identité et identification, les valeurs civiques des systèmes de représentation territoriaux ». Il dirige les ateliers, Intégral Ruedi Baur, Paris et Zurich, l’atelier de recherches appliquées Laboratoire Irb. 
www : ruedi-baur.eu, integral-ruedi-baur.eu.

mardi 21 février 2017 #8 : Réinventions du caractère (auto)mobile

« La voiture existe, il faut s’en accommoder et il s’agit d’adapter Paris à la fois à la vie des Parisiens et aux nécessités de l’automobile, à condition que les automobilistes veuillent bien se discipliner », déclarait Georges Pompidou en 1971. Si les effets de ce volontarisme – il est vrai un peu trop univoque pour anticiper tout à fait les défis à venir des nouveaux environnements de mobilité – se sont dissipés, la voiture occupe encore une place singulière dans nos vies et y convoque la typographie de façon parfois surprenante. Identité de marque, tableaux de bord, le signal, l’information empruntent parfois des chemins inattendus. Ainsi que l’exposeront Jérémie Hornus et Yorgo Tloupas de cette soirée exceptionnelle, la typographie, plus que jamais, sait être le véhicule du texte et de bien d’autres choses. 

Tout comme beaucoup d’objets qui nous entourent aujourd’hui, l’automobile devient connectée. Elle s’empare alors de la typographie pour communiquer avec son utilisateur et lui offrir une expérience globale et consistante. Jérémie Hornus de BlackFoundry nous parlera de son expérience avec les constructeurs automobiles. Nous verrons les arcanes de la création de fontes multilingue pour ces interfaces homme-machine très spécifiques.

  • Yorgo Tloupas viendra entre autres nous parler d’Intersection, magazine né au Royaume-Uni en 2001, à son initiative. Sous-titré Le Style en Mouvement, ce magazine masculin trimestriel se consacre à la mode, la culture et l’art à travers des articles sur la mobilité : automobile, moto, vélo, bateau, skateboard et tout autre objet lié au mouvement.

©Jérémie Hornus

©Jérémie Hornus

  • Jérémie Hornus est un dessinateur de caractères doublé d’un profil d’ingénieur. Il découvre la typographie au Scriptorium de Toulouse en 2000, puis obtient un Master of Art in Typeface Design à l’Université de Reading en 2006. Il a travaillé pour DaltonMaag Ltd. jusqu’en 2009 à Londres, puis FontYou à Paris. Entre dessin et programmation, il est aujourd’hui directeur et co-fondateur avec Grégori Vincens de BlackFoundry.

©Yorgo Tloupas

Initié au graphisme par le skateboard, Yorgo Tloupas a insufflé un vent de fraîcheur à la presse automobile : il fait partie des directeurs artistiques méconnu du grand public mais incontournable dans le monde du graphisme. Depuis plusieurs années, ses créations envahissent des domaines aussi divers que la presse, le design, la mode et le sport.

mardi 6 décembre 2016 #7 : Emballé, c’est pesé

Échanges entre des designers de pack et un acheteur ou de la douce violence du packaging en milieu tempéré.
Simulacre anodin ou préliminaire nécessaire, le packaging s’impose dans nos quotidiens sous les formes plus diverses, ses atours parfois rehaussés d’exception et de fête pour les grandes occasions. Pourtant plus prosaïquement, en toutes circonstances, ces packagings doivent trouver à s’inscrire sur des étals plus ou moins prestigieux et à faire vendre. À l’approche des fêtes de fin d’année, nous vous invitons à un échange entre rêve et réalité, tenant d’une part aux promesses du packaging et d’autre part aux exigences du merchandising, afin d’éclairer un peu ces obscurs objets du désir.

  • À l’épreuve du réel : envoyez vos plus beaux packaging pour les soumettre à Henri Cornillot.
    Henry Cornillot
    est un ancien journaliste devenu attaché de presse, puis chef de cabinet du secrétaire général d’EDF, il est aujourd’hui responsable des Opérations pour les Commerces de Paris Aéroports, depuis 10 ans.
    Il réagira sur les images de Packagings envoyées par nous tous.

  • Typographie et dessin pour le vin
    Philippe Dabasse est typographe. Il dessine des lettres. Guillaume Reynard est illustrateur, il dessine tout le reste. Ils ont travaillé dans l’édition et l’identité visuelle et se spécialisent désormais dans le design d’étiquettes et de supports liés au monde du vin. Ils nous feront le récit d’une collaboration spontanée et burlesque de deux graphistes parisiens à la rencontre du monde viticole.

©Philippe Dabasse et Guillaume Reynard

©Philippe Dabasse et Guillaume Reynard

mardi 15 novembre #6 : Tout est politique

Plus que jamais, la politique, au sens le plus large du terme, écrit, décrit, façonne nos existences — à plus forte raison en période électorale.
Mais comment s’écrit la politique ? Comment, plus précisément, se composent les supports graphiques de la communication et de l’engagement politique ?
Pour y répondre, nous vous convions à un dialogue transalpin autour des enjeux historiques et actuels de la communication graphique politique.

  • Luciano Perondi est dessinateur de caractères et designer graphique. Il a fondé la fonderie coopérative CAST. Actuellement directeur de l’ISIA d’Urbino, il a notamment imaginé le caractère Divenire pour le Partico Democratico.

  • Sébastien Marchal est dessinateur de caractères et designer graphique. Militant engagé, il s’est notamment illustré dans le cadre du mouvement citoyen Nuit Debout pour lequel il a mis à disposition son caractère typographique, le Commune.

©Luciano Perondi

©Sébastien Marchal

mardi 14 juin 2016 #5 : Data, data, data

© Claire Peressotti et Paul Andali, 2016

Les données numériques, en tant qu’information, sont une matière intéressante qui inonde depuis environ une décennie de nombreuses infrastructures. Si ce matériau n’est pas toujours d’accès et de production aisés, il offre toutefois des opportunités grandissantes pour les designers, dans de nombreux champs d’applications commerciales et de recherche.

En plus de pouvoir « voir des choses » et « d’analyser des sujets », la création de connaissances à partir de données numériques nécessite de mettre en œuvre une machine, souvent cachée et qui tend à rebattre les cartes des moyens de réalisations et de productions traditionnels.

Nous vous proposons d’aborder ce vaste sujet en venant écouter Caroline Goulard, co-fondatrice de Dataveyes, ainsi que Benoît Verjat, chercheur et designer interactif au Medialab de Sciences Po.

  • Dataveyes est spécialisé dans les interactions Homme-Données.Notre expertise porte sur les stratégies centrées sur les données (data driven strategies), le design d’interaction appliqué aux données (data design), ainsi que la visualisation de données (data visualization). Nous réalisons des interfaces utiles et pertinentes pour aider nos interlocuteurs à s’informer, à communiquer, et à travailler avec les données. Nous créons des logiciels, des applications web et mobiles, des installations innovantes, etc. avec une méthode autant centrée sur les utilisateurs que sur les données.

Depuis ses études à Sciences Po Rennes et HEC Paris, Caroline Goulard nourrit une passion pour l’information, la façon dont elle se diffuse, s’exprime, se transmet et se comprend. Portée par la conviction que l’ère des données riches va transformer nos façons de travailler, d’apprendre et de communiquer, elle co-fonde Dataveyes en 2010, une entreprise spécialisée dans les interactions hommes-données.Au sein de Dataveyes, elle traduit les données en expériences interactives, pour écrire de nouvelles histoires, accompagner de nouveaux usages, et comprendre notre environnement façonné par les données.

  • Benoît Verjat en conversation avec Tanguy Wermelinger
    Benoît Verjat est designer et artiste. Diplômé de l’École Supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg, il enseigne aujourd’hui à l’École Supérieure d’Art de Nancy. En 2011, il intègre le collectif de design éditorial et interactif g.u.i. De 2011 à 2014, il est chercheur au sein du programme DIIP à l’Ensad Lab (Dispositifs interactifs et performatifs) dirigé par Samuel Bianchini. En 2014-2015, il participe à SPEAP, programme d’expérimentation en arts et politique dirigé par Bruno Latour. Il intègre le médialab de Sciences Po en 2015.

    Tanguy Wermelinger est diplômé en design de la Gerrit Rietveld Academie d’Amsterdam en 2011 et vit et travail à Paris. À travers différents projets éditoriaux, il utilise les méthodes d’investigation du journalisme pour questionner les pratiques de production d’éléments narratifs et leurs déploiements dans l’espace médiatique. Il conçoit des dispositifs éditoriaux prospectifs (édition, poster, conférence, radio, objets bancs meuble) et analyse aussi ceux de la photographie de presse à travers le projet hans, ceci afin d’en réinvestir les mécaniques dans d’autres champs. Il enseigne le design numérique à l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée.

mardi 10 mai 2016 #4 : Jeu de langues / jeu de formes — Nec plus ultra du jeu typographique

CONCEPTION GRAPHIQUE © Thomas Descheemaekere

  • Typographic Matchmaking in the Maghrib est un projet ambitieux de création typographique et de partage culturel.
    Son objectif est de créer des espaces de dialogue entre les cultures graphiques et typographiques du monde Arabe et de l’Occident. Pour cela des graphistes et typographes européens (espagnol, néerlandais, français) et arabes (marocains, tunisiens, libanais) travaillent dans un mode collaboratif pour créer une famille de caractères typographiques multiscripts (arabe, latin et tifinagh).
    Ces polices de caractères, dessinées spécifiquement durant le projet, s’inspireront de la longue tradition calligraphique du Maghreb et l’Andalous et seront les premiers spécimens trilingues distribués par la suite en open source.

Avec Brahim Boucheika, Naïma Ben Ayed, Redouan Chetuan et Salah Bellizi.
Naïma Ben Ayed, Redouan Chetuan et Salah Bellizi sont typographes et participent au projet Typographic Matchmaking in thé Maghrib, avec les typographes Laura Meseguer and Kristyan Sarkis, Juan Luis Blanco, Andreu Balius, Juan Luis Blanco.
Brahim Boucheika participe au commissariat du projet avec Huda Smitshuijzen-AbiFares de la KHATT Foundation.
Après plusieurs années en agence, Brahim Boucheikha, graphiste et typographe, a fondé en 2011 l’agence de design graphique MISTAR et en 2015 a co-fondé avec GIA TRAN le studio spécialisé en typographie arabe, chinoise et latine : BABELFONT.

  • Des règles de construction de l’alphabet romain, Marion Bataille en a tiré 9 formes. Ces formes sont assemblées en un outil unique appellé le « Jacques ». Le « Jacques » est utilisé au sein d’ateliers d’apprentissage typographique à destination de ceux qui apprennent à écrire. Avec le « Jacques », Marion Bataille cherche à imiter les écritures des langues qu’elle ne connait pas, ce qui la met dans la position de ceux qui apprennent à écrire. Elle en tire des planches d’alphabets « Jacques » en Arabe, Tifinagh, Arménien, Cyrilique, Copte, Grec, Hébreu… »

Marion Bataille est graphiste et auteur de livres pour enfants. Elle publie à compte d’auteur en 2006 OP-UP, son premier abécédaire animé. Découvert par les éditions Albin Michel à la galerie des Trois Ourses dans laquelle il était présenté, OP-UP a été édité en 2008 sous le nom d’ABC3D et est toujours réimprimé depuis. ABC3D à été récompensé du prix du Plus Beau Livre français et du Meggendorfer Prize aux États Unis. Depuis 2014, elle conçoit des ateliers de typographies et des outils pédagogiques destinés aux enfants en apprentissage de la lecture.

mardi 29 mars 2016 #3 : Quand la typographie et l’illustration s’emmêlent

CONCEPTION GRAPHIQUE © GUILLAUME REYNARD

L’illustration et la typographie sont liées par le dessin, certains aiment à mélanger les genres. Raphaêl Urwiller représentant le duo d’illustrateurs Icinori viendra nous présenter leur approche de la lettre transformée en trame, en masse à sculpter ou en volume architectural. Gordon et Emmanuel Lyet quant à eux créent un film, une application pour tablette et un livre autour de Pierre et le Loup en jouant avec les formes et le rythme de la typographie Didot, ils nous parlerons de leur approche de la typographie en mouvement.
Cette soirée sera suivie d’un petit apéritif !

  • Raphael Urwiller : Icinori
    Mayumi Otero et Raphael Urwiller, diplômés des arts décoratifs de Strasbourg, ont fondé les éditions expérimentales Icinori, au sein desquelles ils développent leurs univers, travaillant en duo ou de façon indépendante.
    Passionnés d’estampes, nourris d’imagerie populaire et de dessin contemporain, ils travaillent avec autant de plaisir pour la presse (Nobrow, Forbes, Wired, XXI, le Tigre etc.), pour l’édition (RMN, Sarbacane, Helium, Toussaint Louverture etc.) que sur tout autre type de média.

Icinori

  • Gordon et Pierre-Emmanuel Lyet
    Après des études de graphisme à l’École Estienne à Paris, Gordon se spécialise dans l’habillage télévisuel. Il habille et crée de nombreuses identités de chaînes de télévision (France Télévisions, Radio Canada, Prime be, M6music…). Ce métier le mène à la réalisation, c’est ainsi que naissent les films et leurs applications iPad : Le carnaval des animaux avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Les quatre saisons d’Antoine avec l’Ensemble Concerto Italiano, Rinaldo Alessandrini et Pierre Richard. En 2013 associé à Pierre-Emmanuel Lyet et Corentin Leconte, il réalise Pierre et le loup, avec l’Orchestre National de France (Grand Prix Digital Award Bologne 2014, Rose D’or de Berlin 2014) et donne naissance à un livre-disque aux éditions Hélium.

Pierre-Emmanuel Lyet est réalisateur de films d’animation, illustrateur et graphiste. Son film de fin d’étude ‘Parade’ obtient une quinzaine de prix dans les festivals internationaux d’animation. Son dernier court-métrage, ‘La nuit américaine d’Angélique’, est nominé aux Césars 2016.

Pierre & le loup - le livre. Coédition Hélium / Radio France

mardi 16 février 2016 #2 : Presse à géométrie variable

conception graphique : Axel Pelletanche Thevenart / crédit typographique : Didier Stable

La forme éditoriale des magazines se renouvelle constamment. Venez écouter Serge Ricco, directeur de la création de l’Obs, qui nous parlera de la dernière transformation de cet hebdomadaire papier publié depuis 1964. Ainsi que “L’Equipe, du format broadsheet au tabloïd” ou la petite histoire d’une grande mutation en 2 étapes : un changement historique, culturel, rédactionnel, technique et visuel raconté par Jean-François Labour (AKA Fanfan) et Bertrand Lacanal, directeurs artistiques du quotidien.
Cette soirée sera suivie d’un petit apéritif !

  • Serge Ricco
    Né en 1970, Serge Ricco se spécialise dans la presse magazine dès sa sortie de l’École Estienne en 1990. Après 20 ans passés à l’hebdomadaire culturel Télérama, il est recruté pour moderniser le leader des newsmagazines, Le Nouvel Observateur. En 2014, à l’occasion des cinquante ans du titre, il conçoit une version nouvelle du magazine, qui devient alors L’Obs.

DOUBLE PAGE DE L’OBS © sergericco.com

  • Jean-François Labour (AKA Fanfan) et Bertrand Lacanal
    Jean-François Labour, Directeur de création spécialisé dans la presse a travaillé au sein des groupes Aguesseau, Prisma, Grüner&Jahr et Springer avant d’intégrer le Figaro en 2008 pour la refonte et la modernisation technique du titre et des différents supports liés au quotidien. Entre 2012 et la fin 2015, il entre au groupe L’Equipe pour une première refonte du quotidien dans son format d’origine lors de sa modernisation, il en assurera le suivi et la direction artistique des différentes publications exceptionnelles. L’année 2015 sera consacrée à une nouvelle refonte du quotidien dans son format tabloïd actuel. Il travaille depuis janvier 2016 pour le quotidien Le Parisien/Aujourd’hui en France

Formé à l’Ecole Estienne, Bertrand Lacanal a essentiellement travaillé dans la presse et l’Edition. A intégré le groupe l’Equipe depuis 2005 en tant que Directeur artistique au pôle Editions, à l’hebdomadaire Rugby Hebdo entre 2006 et 2008 puis au quotidien comme assistant de Jean-François Labour pour la première refonte et jusqu’au chantier du nouveau format. Il lui succède au poste de DA depuis la fin 2015.

UNES DU QUOTIDIEN L’ÉQUIPE © Bertrand Lacanal

Dessin : GUILLAUME REYNARD

mardi 15 décembre 2015 #1 : Éveil graphique

CONCEPTION GRAPHIQUE : GUILLAUME RUIZ / CRÉDIT TYPOGRAPHIQUE : CERCLON TYPEFACE

Venez écouter et rencontrer Louis Eveillard et Jérémy Landes-Nones qui nous parleront de leurs expériences et outils mis en œuvre lors d’ateliers d’enfants. Cette soirée sera suivie d’un petit apéritif !

  • Louis Eveillard
    Designer indépendant et développeur front-end depuis 2010. Membre de l’Atelier des Chercheurs, un groupe de recherche en design sur les pratiques réflexives et les outils qui peuvent les encourager. Co-fondateur de Panoptic Lab, un studio de design dans le domaine de la réalité virtuelle. Étudiant-chercheur en design d’interaction au laboratoire de recherche EnsadLab Sociable Media à l’EnsadLab de 2012 à 2015.
  • Jérémy Landes-Nones
    Jérémy Landes, en plus de sa pratique quotidienne du graphisme, mène différents projets parallèles qui enrichissent sa pratique. Membre clef de la fonderie typographique libre Velvetyne depuis 2010, il organise à ce titre des ateliers de formation et de création graphique et typographique collaborative, donne des conférences et bien sûr distribue des typographies libres. Son appétit pour l’enseignement le pousse aussi à donner des cours de graphisme et lettres à des enfants de 4 à 6 ans toutes les semaines depuis deux ans au sein du Club des Enfants Parisiens. Amour du dessin, des motifs, de la typographie, de l’enseignement et de l’expérimentation l’encouragent à avoir une pratique toujours renouvelée, joueuse, didactique et contemporaine.

C’ÉTAIT LE MARDI 15 DÉCEMBRE © GUILLAUME REYNARD